fous de Bassan (Les) de Anne Hébert

	Seuil 1998, 248 p. ISBN : 2020336480	Anne Hébert Lien(s) vers le Guide: - Anne Hébert - fous de Bassan (Les) Lien(s) externe(s): - Anne Hébert sur L'Île - Site hommage sur Anne Hébert
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Anne Hébert est une grande romancière québécoise. Son décès l'automne dernier a laissé un grand vide dans le monde de la littérature. Récipiendaire de plusieurs prix littéraires, Anne Hébert était toujours restée aussi simple, aussi proche des gens. Ce roman-ci écrit en 1982 reste, encore aujourd'hui, un classique de la littérature francophone. Un roman de qualité, écrit comme un long poème, troublant et doux à la fois. Il nous offre des images plein la tête lors de sa lecture. Les personnages sont attachants et vrais. À lire pour le plaisir des mots écrits de la main d'une grande romancière...
Griffin Creek, terre entre cap Sec et cap Sauvagine, est un endroit balayé par les vents et les marées de la mer. Parce qu'ils n'ont pas voulu l'indépendance américaine, quatre familles se sont exilées à Griffin Creek, un endroit perdu au bout du monde.
Le sel de la mer, le vent du large ont pourri les maisons comme le coeur de ces hommes... Ces familles qui vivent les unes sur les autres et où la consanguinité est présente, se souviennent très bien de l'été 1936... Un été chaud, avec un goût de sel sur la langue. C'est ce même été qu'ont disparu les petites Atkins. Cousines, Olivia, dix-sept ans et Nora, quinze ans, ont été assassinées parce qu'elles étaient trop belles, trop innocentes...
Le meurtre est raconté par cinq personnes de Griffin Creek. Chacun à leur manière, les protagonistes de ce drame, racontent ce qu'il a vu, vécu et ce qu'il croit savoir. L'été de 1936, chaud, salé et balayé par le vent, est un été de souvenirs, de non-dits et de regrets…

Ce livre me donne une drôle d'impression. Ça m'a pris du temps avant d'embarquer dans l'histoire qui se résume ainsi: Nous sommes en 1936, dans un village appelé Griffin Creek. Deux jeunes filles sont disparues et c'est ce qu'on met en place dans l'histoire en racontant avant cette disparition à partir de l'arrivée de Stevens Brown au village après 5 ans d'absence.
C'est un livre qui aborde des thèmes comme l'inceste, la famille etc...
Points positifs: un livre très bien écrit et dont le style est magnifique. Points faibles: les personnages ne sont pas assez attachants et toute la place est prise par le style. Bref, j'ai bien aimé, mais sans plus.

Les Fous de Bassans: une histoire de meurtre, de viol, d'océan, de vent, ...
Eté 1936 sur une côte isolée du Canada : un microcosme de société vit là. Ils sont tous plus ou moins parents, ils ont échoué là dans ce lieu perdu, oublié du reste du monde semble-t-il.
Et le 31 aout 1936, une tragédie s'abat sur cette ile : Nora et Olivia disparaissent. Ce sont 2 adolescentes qui ont attiré sur elles le regard de plusieurs hommes : le pasteur, leurs cousins,... Et l'on suit les événements qui ont précédé cette disparition grâce à la confession des spectateurs (et acteurs) du drame : le pasteur Nicolas Jones, le cousin simplet des 2 adolescentes : Perceval et son frère : Stevens. L'on entend même la voix de Nora décédée qui relate une partie des faits. L'un de tous ces hommes qui fantasmaient sur les 2 cousines a voulu concrétiser son fantasme et à ce moment, tout a dérapé. Dans cette petite communauté qui n'est plus seule de par la tragédie, les uns essaient de protéger les autres face au monde extérieur. Protéger pour mieux faire justice par eux-même.
Et omniprésents tout au long du récit : le vent, l'océan. Dans cette histoire, on prend un grand bol d'air et d'embruns. Bol d'air nécessaire car l'histoire est tragique et insoutenable par moment. Ce roman n'a rien d'un polar ; alors que dans la lecture d'un roman policier, je vis les évènements de façon plutôt neutre, là je me suis complètement impliquée dans cette histoire. En plus, Anne Hébert, écrit de façon merveilleuse. Zéro faute pour son style.
J'ai trouvé ce livre magnifique, et plusieurs jours après la lecture, il me hante encore. D'ailleurs cette histoire est une histoire de hantise.

Le roman est divisé en cinq parties qui racontent toutes d'un point de vue différent le drame survenu à Griffin Creek le 31 août 1936: la disparition des cousines Nora et Olivia. Dans ce village, imaginé par Anne Hébert, vit très replié sur elle-même une petite communauté anglophone et protestante dont la vie paisible sera troublée par le retour de l'enfant prodigue, Stevens. D'ailleurs la partie composée des lettres de Stevens à son ami Michael est celle qui m'a le plus plue.
C'est d'ailleurs l'ultime lettre de celui-ci qui conclut le récit.
Mais il ne s'agit pas d'un grand mystère puis que c'est un roman d'atmosphère décrivant des passions cachées, refoulées et coupables comme Anne Hébert sait si bien nous les faire ressentir. Il y a aussi une grande poésie dans ses descriptions de cette terre belle et rude de la cote Nord et de la cote Sud du Saint-Laurent.

Les Fous de Bassan, d'Anne Hébert, une évasion assurée.
Comme j'ai le livre en main dans ma bibliothèque personnelle je l'ai relu et j'ai passé encore de belles heures.

Griffin Creek, Québec, été 1936. Deux jeunes filles, Nora et Olivia Atkins, disparaissent.Toute la petite communauté de Griffin Creek est bouleversée, et c'est au travers du témoignage des différents protagonistes que se dessine le drame. Plus que la clé du mystère, c'est le tableau, peint par l'auteure, du village replié sur lui-même qui est intéressant. Mais sa vérité n'est pas très agréable à regarder: un pasteur despotique qui fantasme sur ses jeunes nièces de 15 et 17 ans, des hommes brutaux qui méprisent les femmes, qui ne supportent pas qu'elles soient séduisantes, car c'est déjà une parcelle de pouvoir qu'il est hors de question de leur accorder..Alors on les entend dire que ces femmes portent le "péché" en elles, et lorsqu'elles passent du statut d'adolescentes à celui de jeunes femmes, trop jolies, trop jeunes, trop vivantes, on se hâte de les marier, de les engrosser, de les confiner dans les tâches ménagères pour mieux les emprisonner. Il ne leur reste plus qu'à se résigner...ou à se pendre.
J'ai ressenti ce livre comme un vrai «coup de poing», j'en avais presque la nausée.
Quand j'ai fermé le livre, j'ai vraiment eu envie de crier: «Vive le Mouvement de Libération des Femmes»!

Magnifique livre d'Anne Hébert.
L'histoire d'un drame à rebours. le drame a déjà eu lieu et ce sont les témoignages sous différentes formes de plusieurs protagonistes : cahier-journal du pasteur, lettres adressées à un ami, monologue d'un innocent, etc.... Ces plusieurs voix sont bien rendues, le style est alerte. La violence est présente tant dans l'écriture que dans l'histoire elle-même. J'ai aimé par dessus tout les descriptions de l'océan, sa violence est la métaphore de la trame de l'histoire, son reflet.
L'histoire se déroule dans un hameau où tout le monde est parent, des tas de mariages consanguins ont eu lieu et tous les habitants sont plus ou moins liés par des degrés de parenté divers. Et durant un été, deux jeunes filles, des cousines, disparaissent. Chacun a sa propre vision de ce fameux été qui changera tout dans leur existence qui s'écoulait d'une manière bien monotone jusque là. Des policiers viendront enquêter, violer l'intimité de ces familles qui vivaient refermées sur elles-mêmes. Derrière cette histoire, se cache un portrait acerbe de la famille et des liens familiaux. Les mères y sont terribles !

Vraiment, j'étais divisée entre le j'aime et j'aime pas, tellement j'avais des papillons dans l'estomac en lisant cette histoire dramatique. D'emblée, je suggèrais ce roman où, par la voix de plusieurs personnages, nous sommes éclaircis sur le meurtre de 2 cousines. L'eau, son étrange attrait, sa profondeur, sa faculté de noyer... crée un atmosphère unique. Donc, je me suis dit que je ne conseillerais pas un livre que je n'ai pas aimé :)

Une oeuvre d'une très grande maîtrise. L'intrigue se dévoile lentement, au fil des confessions des personnages. On sent de plus en plus la présence de la violence et de la folie qui croît jusqu'à crever, comme une tempête, dans les dernières pages. Une écriture faite de coups de pinceau rapides. Une poésie prenante, qui rappelle les premiers écrits de l'auteure. Une récurrence dans ces oeuvres, l'image de la cage, de l'être pris dans une cage, une image empruntée à son cousin Hector de Saint-Denys Garneau.

Mindy, 11 mars 2003
Je lui donne la note de :

Le livre est mélangeant et les personnages sont difficile a identifier dans l'ensemble mais du moment que l'on à compris vers la 140e page çà va bien.

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Rishy B, 19 octobre 2006
Je lui donne la note de :

Quel roman ! Je l'ai lu en plein hiver de février/mars 1999 a Moncton - et j'avais la tête pleine d'images de contrées, de montagnes, de lacs, d'océan, etc. Y a un mysticisme extraordinaire dans cette histoire, avec en prime une écriture très poétique. C'est vrai que l'histoire est tragique, qu'on se sent la tête lourde, un peu « mal », après la lecture, mais c'est parce que c'est tellement fort…

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Marielle Lessard, 20 mai 2007
Je lui donne la note de :

D'une grande qualité stylistique, ce récit de fiction est plein d'images et de métaphores. J'y retrouve également des expressions de la bible que j'avais oubliées.
Séparé en six livres, chacun des cinq protagonismes-narrateurs nous racontent sa vision de ce fameux drame de l'été 1936. J'ai adoré ce roman. Une question pour finir... Comment se peut-il qu'un écrivain puisse faire raconter le même drame six fois sans répéter la même phrase ?

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